John Butcher solo aux Instants Chavirés - Lieux Communs
Sur scène un micro placé de manière à produire un feedback avec son enceinte atteste de l'évolution engagée par John Butcher dans sa réflexion à l'espace, au son acoustique et repris en diffusion. Ce dispositif sera ponctuellement utilisé comme moyen de sculpter les résonances harmoniques résiduelles (en larsen) de clapotis de tampons des saxophones ou effets de loupe sur quelques tentatives sonores de type musique concrète. Autant le dire tout de suite, cette approche bien que prometteuse n'a pas apporté à cette occasion le résultat escompté. Ce soir son jeu s'élabore en grande partie autour de progressions harmoniques à la manière de Steve Lacy - en hommage ? - mais volontairement continuellement entachées d'oblitérations multiphoniques, de growling, de flatterzung, de répétitions détimbrées d'un même motif,... Toutefois la complexification à l'excès du discours et la volonté compositionnelle toujours présentes alourdissent la forme et pèsent sur l'écoute là ou précisément Lacy à travers la limpidité de son phrasé porté par une pureté sonore unique nous emmenait vers une poétique de l'apesanteur. Le phrasé disparaît parfois pour laisser place au continuum très intense de multiphoniques rêches et granuleux, à des slaps violemment assénés, à des suraigus perforants, probablement les instants ou Butcher approche au plus près d'une matière sonore mais qui sont insuffisants à dissoudre ce sentiment d'assister à une démonstration, une performance monumentale, écrasante. Parce que John Butcher maîtrise aussi bien le ténor que le soprano nous assistons dans le même set à deux parties mimétiques, un cousinage avec permutations de blocs de modes de jeu variés, virtuoses, assujettis aux rythmes respiratoires du musicien. Mais ce qui entérine définitivement l'impossibilité d'écoute c'est probablement cette omniprésence de la pensée formelle, intellectuelle, cette volonté de construire un discours, une cohérence logique, réfléchie, efficace et talentueuse mais qui nous place dès lors en auditeur détaché de cette musique malheureusement trop froide.
4 Comments:
le concert a eu lieu le 10 après celui de Quentin.
je ne connais pas malheureusement le disque du Cortet.
je suis d'accord pour évacuer les affects - je pense que certain pourrait me porter la même critique de froideur - mais en ce qui concerne ce solo j'ai vraiment été déranger par cet aspect répertoire de technicité à outrance qui n'aurait pas déplu je pense à un certain académisme contemporain.
12 novembre, 2006 14:54
en fait pour être clair c'est pas la technique qui m'ennuie mais sa démonstration, le fait qu'elle s'expose ostensiblement.
certaines personnes au concert y ont trouvé de la poésie, et la finesse, de la prouesse mais moi je suis resté difinitevement extérieur.
A partenay j'ai pu entendre dire du trio de Gustafson que c'était une musique de GI ! pour y avoir assisté je dois dire que ce n'était pas faut du tout.
12 novembre, 2006 21:21
A quand Butcher dans un groupe de Coldwave ?
13 novembre, 2006 12:31
c'est quoi la Coldwave ? :o
14 novembre, 2006 09:57
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