des artistes de différents endroits du monde partagent leurs expériences d'écoute et de pratique des musiques improvisées, expérimentales, inclassables.

2 décembre 2006

Demarchelier, Dubost, Forge, Hindi et Toulemonde - Rotonde de Choc 1_12


Rotonde de Choc propose une programmation de concerts de musiques inclassables au sein même d'un espace municipal de la ville de Paris. En investissant régulièrement la petite salle cubique noire, Pascal Marzan permet à de nombreux artistes de se faire entendre dans un cadre où l'oreille est généralement à son aise, proche de la source, sensible aux détails. Une intimité d'écoute qui favorise bien souvent la réception des musiques les plus exigeantes. Un quintet rassemble pour l'occasion Matthias Forge, Nicolas Demarchelier, Jassem Hindi, Quentin Dubost et Olivier Toulemonde. La disposition des musiciens se fait en alternance des sources acoustiques et amplifiées. De la gauche vers la droite nous trouvons Nicolas au jeu de guitare acoustique très réductionniste - cordes frottées, grattées ou mises en résonance, glissements sur la caisse - dans un soucis d'interventions toujours simples et précises. Se trouve ensuite Jassem - avec son dispositif électroacoustique constitué de cassettes audio, ressorts, plaques et moultes objets ou appareils désossés - davantage connu pour une musique noise et extrême, se montrant là plutôt discret, calme avec une diffusion bien intégrée au son acoustique. Matthias en position centrale active la tuyauterie de son trombone par divers jeux de souffleries et de ventilations organiques. Vient ensuite Quentin flirtant de sa guitare électrique avec la limite de l'audible, très souvent à la frontière entre la perception et l'entendu - joli art de l'escamotage. Et totalement sur la droite, Olivier à l'œuvre sur sa planche de travail - de l'aggloméré à la surface composite - usant d'une batterie d'ustensiles variés (cf photo) pour recréer de façon totalement acoustique, par de véritables gestes instrumentaux, des matières aux allures électroniques. Improviser avec un ensemble aussi large et hétéroclite n'est jamais facile. Pour mon oreille ce qui a caractérisé la musique est l'impression de suspension, dans le fait qu'il m'a semblé qu'elle se situait presque constamment entre la stabilité d'intentions claires et assumées et le flottement du doute et de l'incertitude. Mais c'est bien cette présence de l'"inter" qui a porté l'ensemble vers une musique accordant une place prépondérante au silence, aux arrêts révélant par effet de contrepoint : interactions, interférences, interdépendance, interventions, interrogations. Toujours présente entre eux une qualité d'écoute autorisant une circulation d'idées dénuées de toute volonté d'affirmation individualiste. Une forme globale bipartite principalement minimaliste, pointilliste, interrompue par de plus massives incursions mais jamais totalement exarcerbées. Une constance de dynamiques et de volumes parfois brisée d'éclats. Un instant à la sobriété plaisante et rassurante.

1 Comments:

Blogger Stefane said...

le niveau moyen était quand même confortable pour les sourdingues :o

04 décembre, 2006 19:00

 

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